Helios-44 58mm f/2

Probablement l'objectif le plus produit au monde, le Helios 44 et ses variantes (monture 39 ou 42) a été créé sur la base du Biotar 58mm f/2 de Carl Zeiss. Son développement a du commencer vers 1951 pour une première production en 1958 à l'usine KMZ (Krasnogorski Mekhanicheskii Zavod près de Moscou) en Russie. Au début surnommé "БТК" - "БиоТар Красногорский" (BioTar Krasnogorski), il produit un bokeh typique tournant (swirly bokeh) qui met en valeur le sujet de manière incroyable.

Cool
Prix
Piqué dès la pleine ouverture
Caractère marqué du bokeh
Pô cool
Qualité aléatoire des exemplaires
Graisse d'origine de mauvaise qualité

Voici donc à quoi ressemble la formule optique de ce petit objectif très attachant, basé sur un Biotar de Zeiss. En récupérant l'Allemagne de l'Est, la Russie a aussi mis la main sur de nombreux brevets, y compris les schémas d'objectifs qu'ils vont reproduire sous une marque russe. C'est donc plus qu'une copie, c'est un objectif similaire construit sur la même formule originale.

Formule optique de l'Helios-44
Formule optique de l'Helios-44

Soit 4 groupes pour 6 lentilles pour une focale de 58,60mm, une ouverture relative de 1:2. Le champs optique couvert est de 40°28' sur du 24x36.
Quelques autres chiffres (d'usine) : une résolution de 38 l/mm au centre pour le 44-2 (le plus commun, 50 l/mm pour le 44M7 censé être le plus piqué de la série), 13 lames sur le diaphragme pour les premières versions, 8 lames sur le 44-2 et 6 lames sur les 44M-x (nombre de lames à vérifier selon les versions).

Versions

Sans entrer dans l'historique complet des versions et des montures disponibles, vous pouvez chercher 2 versions d'Helios-44 (en attendant de pouvoir compléter avec le Helios-44-3 plus rare) :

  • Helios-44 : Les premières versions en M39, silver puis black, farbiqués dès 1958 par l'usine KMZ (voir le logo des usines sur le site de Pierre Tizien) puis MMZ et KMZ à partir de 1965. Sur ces objectifs, je suis tombé sur des exemplaires très moyens (peu de contraste et de piqué) malgrè un état global bon et d'autres excellents en terme de piqué, au niveau des meilleurs 44 des années 80. Ceux qui on un piqué correct semblent pré-destinés à fournir le fameux bokeh tournant facilement, je soupçonne que ce soit à cause de la différence de piqué assez importante entre le centre et les bords (surement plus sensible sur ces versions).
  • Le fameux Helios-44-2 de 1967 à 1992 (?) : fabriqué dans les usines de KMZ, MMZ et Valdaï (usine Jupiter), ce sont les plus conseillés, en monture M42. Ils ont été largement produits et son souvent accompagnés d'un Zenit-E. La difficulté tient par contre à trouver un exemplaire optiquement bon, sur la quantité il est difficile de ne pas tomber sur un caillou moyen voir franchement mauvais (on le voit souvent au manque flagrant de contraste dans les images). Ils sont souvent champignonnés (abandonnés longtemps dans un sac au fond d'une cave pour la plupart) et il y a presque toujours de l'huile sur le diaphragme. J'ai remarqué qu'ils pouvaient se mettre à couler un fois remis en service. Bref il faut chercher et ne pas hésiter à posséder plusieurs exemplaires pour dénicher la perle rare.
  • On trouve énormément de 44M-x : je trouve que le design plus moderne manque un peu de charme et globalement, j'ai toujours trouvé des exemplaires très mous mais en cherchant bien il est possible de dégotter de vrais perles. Ils ont aussi moins de lames (6 lames seulement), ce qui est rapidement bien plus visible sur le bokeh quand on ferme un peu le diaphragme. Le bokeh tournant est globalement identique sur toutes les versions...

Helios-44-2 anglais avec les distances en ft année 1970 (?, trouvé avec un boitier 1977) usine KMZ, Helios-44-2 export 1974 usine KMZ, Helios-44-2 export 1983 usine Valdaï

Helios-44-2 anglais avec les distances en ft année 1970 (?, trouvé avec un boitier 1977) usine KMZ, Helios-44-2 export 1974 usine KMZ, Helios-44-2 export 1983 usine Valdaï

Le bokeh tournant

Alors évidement, vous rêvez tous de faire ces magnifiques photos au fond envoutant derrière un sujet bien net qui semble sortir du tourbillon. Quelques conseils :

  • On reste à pleine ouverture et seulement après essai on peut tenter de fermer un peu pour rendre le fond un peu plus net (et donc parfois un peu plus tournant).
  • Choisissez un fond fouillé et contrasté. Il faut de la matière pour obtenir le tournant, des feuilles, fleurs, une foule, ni trop sombre ni trop claire. Un éclairage de côté marche un peu mieux pour créer du contraste, il faut se lever tôt !
  • Faites quelques tests de distance entre le sujet et le fond, vous et le sujet : il faut trouver selon la taille du sujet les bons rapports et souvent, ça change tout.
  • Ajouter un peu de clarté en post-production sur le fond peu aider à faire ressortir le contraste.

Comment fonctionne la bague de diaphragme des Helios-44 ?

C'est un réglage de diaphragme à preset, il y a donc 2 bagues : une à l'extérieur qui sert à régler l'ouverture maximale que l'on souhaite, par exemple 5.6 et l'autre qui sert à régler le diaphragme dans la plage choisie. Si on a choisi 5.6, le diaphragme sera réglable entre 2 et 5.6. Sauf que le point rouge sera sur 5.6 pour ouvrir à 2, et 2 pour ouvrir à 5.6...
Il n'y a pas de crans, c'est normal ! Par contre cela implique de faire le réglage à l’œil, c'est pas plus mal, on contrôle en direct et finement la profondeur de champs mais surtout de faire attention de na pas manipuler la bague de diaphragme en faisant la mise au point. Moi pour ne pas oublier, je bloque toujours le diaphragme à f/2 et je ne le débloque que volontairement.

Helios-44-2

Helios-44-2, ici avec le preset sur 5.6 et la bague de diaphragme sur 2 donc fermé à f/5.6

 Vous pouvez aussi découvrir une version un peu spéciale du Helios-44 ici, à savoir une version "silver" chromée donc, datant de 1965 environ.

Quelques images d'Helios-44 et prises avec des Helios-44